Quand les désaccords sur l'éducation plombent la vie des couples

L’intuition de Cap Mariage

En 1998, deux couples bordelais se sont demandé si cette impréparation n'était pas en partie due à la solennité moindre du mariage civil, dont le déroulement - la lecture des 5 articles du Code Civil lors d'une brève cérémonie - ne permet pas aux conjoints de «réfléchir à la portée de leur engagement». Sur cette intuition, ils ont fondé Cap Mariage. Depuis 20 ans, l'association aide les mairies de 60 villes en France à insister sur les devoirs qu'implique ce lien, lesquels sont débités à la hâte le jour J. Parmi ceux-là, l'article 213 : «les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille. Ils pourvoient à l'éducation des enfants et préparent leur avenir.»

Au cours des entretiens qu'Étienne Leforestier, le président de Cap Mariage, et une cinquantaine d'autres bénévoles ont eus avec des milliers de couples, ils se sont aperçus que l'intuition était juste. «Beaucoup n'avaient même pas pensé à se demander quel type d'éducation philosophique ou religieuse ils proposeraient à leurs enfants ou comment chacun assumerait sa part à la maison. Alors que ce sont des sujets essentiels ! S'il y a autant de familles monoparentales aujourd'hui (25% des familles françaises, NDLR), c'est en grande partie parce que les parents ne se sont pas entendus sur ce qu'impliquait avoir des enfants.»